Bon, dans l'article précédent je vous présentais une partie de la réalisation de "REEF".
Cette fois-ci, j'aimerais vous montrer les secrets de
"MAD'AH"-
Rappel : " 2 mois, 2200 shoots, 3 minutes. C'était long, c'était dur- surtout la fin- mais on l'a terminé ! Il part d'un conte écrite par JD Eugénie sur son île natale, la Martinique."
ETAPE 1 : LA PREPRODUCTION
Nous étions tous partis du même point : Une
ébauche d'histoire sélectionnée, un
groupe choisi par les enseignants, une
technique d'animation imposée.
La première chose fut de
remanier l'histoire : Il fallait qu'elle soit
brève et claire, qu'elle ait son propre
rythme, avec des
éléments perturbateurs, des
éléments déclencheurs, un
climax et une
résolution.
L'histoire devait être réécrite en
écriture visuelle : pas de sentiments ou pensées, toujours au temps présent, description, clarté et concision.
Puis est venue l'heure du
découpage technique :
Séparer l'histoire
plan par plan, en indiquant à chaque plan
l'échelle,
l'angle de prise de vue et les éventuels
mouvements de caméra.
C'est une partie très importante de la préprod, qui devait nous servir de référence pour le reste du projet; On a dû refaire 4 versions pour arriver à finaliser le découpage technique.
Une fois le découpage technique
validé (en l’occurrence, vu les deadlines, on a pas attendu la fin), c'est le
Story-board que l'on doit dessiner.
Quoi, vous avez crû qu'il suffisait de faire un dessin par plan et puis basta ?
Naaan, ce serait trop facile, voyons !
Avant de faire la version finale, il y a les
"thumbnails" :
Pour chaque plan, on doit dessiner 3 vignettes différentes, histoire de ne pas tomber dans le régulier et le boring.
Et puis hop, on fait le Story-board !
Notre projet, en tout compte
52 plans, divisés en
9 séquences.
Une fois qu'on a une ébauche de voix OFF et des idées de musique, on anime le Story-Board, histoire de gérer le timing.
Bon, après ça, il ne nous manque plus que les Set-design, les Key-Shots et les défis techniques !
- "Gnéé ?" me direz-vous ? Oui, c'était également ma réaction.
Les Set-design, c'est pour
"capter" l'ambiance de l'histoire, exemple :
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Le coin feu |
Les
Key-Shots, c'est un peu la même chose, sauf que comme leur nom l'indique il s'agit des
moments "clés" de l'histoire - Et là, on reprend carrément les dessins du Story-Board :
Enfin, les
défis techniques. C'est à dire tout ce qui risque de nous
mettre en difficulté pendant le tournage: On liste tout, on teste tout et on réfléchit bien à l'avance comme ça, on reste pas bloqué dessus au moment du tournage. Je vous en met quelques-uns :
test de flammes avec du papier
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Test de lave avec de la pate Slim : Effet d'enfer garanti ! |
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Tous nos personnages sont faits en plastiline, la couleur peau avec ... du fond de teint ! |
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Bon, cette fois, on a tout fait. On se fait un
dossier de pré-prod avec
in-design pour les détails, on passe devant un
jury de profs -
ça se passe bien, tout le monde est content et impatient- et on peut enfin s'attaquer à la prochaine étape :
ETAPE 2 : LA PRODUCTION.
Oulah, c'est chaud.
Évidement, on a une
Deadline.
On se fait un planning et on se divise les tâche.
On se fixe des deadlines pour la
Plastiline, les
Maquettes, les
effets spéciaux, la
Fresque, les
dialogues, le
Shooting, le
montage.
Et on se lance.
Nous, on n'a pas choisi le plus facile : on se dit qu'on y arrivera, que
ça va aller, mais plus le temps passe, et plus on s'aperçoit que ça va
être très, très short.
On prend le temps de bien faire le shoot
(l'équipe shoot s'est enfermée sous une cabanes de sacs poubelle pour cacher la lumière - Équivalent de la chambre noir en moins élégant) Et on se retrouve vite avec une
quantité monstrueuse de retouches à faire avant la fin.
Et les retouches, c'est long.
Du coup, on reste tard le soir, on tue les pauses, on travaille chez soi, on se met en
MODE:ZOMBIE.
ETAPE 3 : LA POST-PRODUCTION
C'était sensé durer une semaine.
Du moins sur le planning.
On a fini tellement
à la bourre, que la post-production-
autrement dit, toutes les vérifications et retouches d'après-production - Ben elle s'est faite en deux jours, le week-end d'avant le jury, et en parallèle de la production.
Du grand n'importe-quoi.
Du coup, au Jury, c'était pas les petits sourires du début de la production.
Mais alors là, pas du tout.
Enfin, pour finir sur une touche joyeuse, on peut dire qu'on a quand même
FINI, ce qui déjà n'était pas chose facile - Et je peux affirmer que ce projet aura été une
très bonne expérience-et leçon- pour nous autres, pauvres étudiants en 3D.